Construire une vision sans l’imposer : mode d’emploi
Dans un contexte où les organisations sont en mutation constante, construire une vision partagée est indispensable. Cependant, l’imposer de manière autoritaire peut générer résistance et désengagement. Cet article propose un mode d’emploi pour élaborer une vision collective, mobilisatrice et adaptable.
Pourquoi une vision partagée est essentielle à la transformation
« La vision ne consiste pas à voir les choses comme elles sont, mais comme elles pourraient être. » — John Sculley
La vision est la boussole qui guide les transformations. Elle donne du sens, oriente les décisions et fédère les collaborateurs autour d’un projet commun. Selon une étude de l’Institut Montaigne (2023), les entreprises ayant une vision clairement partagée enregistrent un taux d’engagement supérieur de 25 % à celles où la vision est floue ou imposée (1).
Imposer une vision sans dialogue peut provoquer rejet, perte de confiance et frein à l’innovation. La co-construction est donc un levier incontournable pour réussir les transformations durables.
Les étapes clés pour construire une vision sans l’imposer
Écouter avant de définir
Recueillir les attentes, besoins et idées des collaborateurs à tous les niveaux. L’écoute active crée un climat de confiance et enrichit la vision.
Formuler une première ébauche
Synthétiser les contributions en une proposition claire, ambitieuse mais réaliste, qui donne un cap commun.
Partager et ajuster
Présenter la vision à l’ensemble des équipes, recueillir leurs retours et ajuster en fonction des remarques pertinentes.
Incarner la vision par le management
Les managers doivent être les premiers ambassadeurs, incarnant la vision dans leurs actions quotidiennes.
Maintenir la dynamique
Organiser des rituels réguliers (réunions, ateliers, communications internes) pour rappeler la vision, mesurer les progrès et ajuster si nécessaire.
Les bénéfices d’une vision co-construite
- Engagement renforcé : Les collaborateurs se sentent écoutés et impliqués, ce qui favorise leur motivation.
- Agilité accrue : Une vision partagée et flexible permet d’adapter rapidement les stratégies face aux évolutions du marché.
- Cohésion d’équipe : Le sentiment d’appartenance à un projet commun est renforcé.
- Innovation stimulée : La diversité des points de vue enrichit la créativité et les solutions.
Exemples concrets
- Danone a instauré des ateliers participatifs pour élaborer sa vision « One Planet. One Health », impliquant salariés, partenaires et parties prenantes, favorisant ainsi l’adhésion massive au projet (2).
- La MAIF a mis en œuvre des démarches de co-construction stratégique à travers des initiatives comme le programme « Idée collaborative », impliquant les collaborateurs dans la définition des orientations futures (3).
Conclusion
Construire une vision sans l’imposer est un art délicat mais indispensable pour accompagner les transformations organisationnelles. En privilégiant l’écoute, la co-construction et l’incarnation managériale, les entreprises peuvent fédérer durablement leurs équipes autour d’un projet commun, moteur d’engagement et de performance.
À retenir
- La vision est un levier clé de la transformation, mais elle doit être partagée, pas imposée.
- L’écoute active et la co-construction renforcent l’adhésion et la motivation.
- Les managers jouent un rôle central comme ambassadeurs de la vision.
- Maintenir la dynamique autour de la vision est essentiel pour sa pérennité.
- Des entreprises comme Danone et MAIF illustrent l’efficacité de ces pratiques.
Sources & références
- Institut Montaigne (2023). Donner du sens au travail : un impératif pour l’engagement. Analyse sur la construction de la vision partagée. Lire l’article
- Danone (2022). Danone en action. Présentation de la vision « One Planet. One Health » et des initiatives de co-construction avec les parties prenantes. Lire l’article
- MAIF (2017). Idée collaborative 2017. Document détaillant les démarches de co-construction stratégique au sein de la MAIF. Lire l’article