
Et si manager, c’était d’abord une affaire de cohérence ?
Cohérence entre ce que l’on pense et ce que l’on fait.
Entre ce qu’on exige des autres… et ce qu’on s’applique à soi-même.
J’ai travaillé plus de trente ans dans le commerce — dont vingt passés en direction.
Vendeur, responsable service client, manager, directeur de magasin.
Pour des enseignes internationales comme Office Depot (où j’ai connu quatre PDG et quatre directeurs régionaux), ou à forte notoriété en France, comme Boulanger.
J’ai recruté, formé, piloté sept centres de profit, et organisé plusieurs ouvertures de magasins — dont trois en simultané, en accompagnant des responsables dans leur prise de poste.
J’ai aussi soutenu des équipes dans des situations sensibles, parfois critiques — comme ce jour où plusieurs magasins ont été braqués en même temps, alors que les directives sont arrivées bien trop tardivement.
Ce jour-là, j’ai pris le relais.
Parce qu’il le fallait. Parce que je le pouvais.
Mais ce n’est pas ce genre de crise qui m’a marqué le plus.
C’est dans la répétition de décisions sans cohérence, d’objectifs qu’on exécute sans y croire. Dans les écarts qu’on finit par normaliser.
Ce que j’ai remis en question
Avec le temps, j’ai vu s’installer un écart.
Entre les valeurs que je portais… et les pratiques que l’on m’imposait.
Entre ce que je voulais transmettre… et ce que les systèmes attendent de nous.
Un jour, on m’a demandé de recadrer un collaborateur parce qu’il n’avait pas atteint ses objectifs ce mois-là.
C’était la première fois. Il avait toujours été fiable, rigoureux, impliqué.
Mais la consigne était claire : “pas d’exception”.
Pas un mot sur le contexte, pas une question sur ce qui s’était passé.
J’ai appliqué la demande… avec agacement envers le système, déception envers moi-même, et l’impression d’être complice malgré moi.
Ce moment a abîmé quelque chose : la relation avec lui, le regard des autres collaborateurs, mon propre sentiment d’être juste et aligné.
Ce jour-là, j’ai compris que je ne pourrais plus faire “comme si”.
Ni me mentir. Ni mentir à ceux que je manageais.
J’ai commencé à me projeter hors du cadre, pour redevenir ce que je suis. Pas ce qu’on attendait que je sois.
En 2019, j’ai senti qu’il fallait changer.
En 2020, je quitte le commerce. Le Covid arrive.
Ma femme est auprès des patients. Moi, auprès de mes enfants, à faire l’école à la maison.
Ce temps suspendu m’a ramené à l’essentiel.
À ce que je voulais transmettre. À ce que je ne voulais plus reproduire.
À ce que je devais assumer.
Je me suis regardé en face.
J’ai lu, exploré, appris, et me suis dépassé à ma façon.
Et j’ai décidé de partager ce cheminement, non pour imposer un modèle, mais pour ouvrir une voie.
Pourquoi ce blog
Ce blog est né de cette envie : poser des mots sur ce qu’on vit quand on manage.
Sans méthode miracle.
Sans vérité absolue, mais avec l’expérience du terrain.
Avec cette conviction : on ne manage bien que si l’on reste fidèle à ce que l’on est.
Pour moi, manager, ce n’est pas diriger.
C’est donner du sens.
Permettre à l’autre de se découvrir plus loin que là où il se voit.
Ce que vous trouverez ici
Des repères concrets et des réflexions pour manager avec cohérence, exigence et humanité.
Pas de jargon. Pas de dogme.
Mais des angles de vue, des tensions assumées, des idées à explorer.
Sur le management, le recrutement, la posture, la clarté, les décisions floues, les liens humains à reconstruire.
Ce blog s’adresse à toutes celles et ceux qui managent — ou aspirent à manager — qu’ils soient en début de parcours, confirmés ou dirigeants.
Celles et ceux qui doutent.
Qui cherchent à faire mieux, sans faire semblant.
Qui veulent retrouver du sens, sans renoncer à l’exigence.
Et maintenant ?
Aujourd’hui, j’accompagne des entreprises dans leurs recrutements via la méthode de simulation, centrée sur les habiletés concrètes.
Pourquoi cette méthode ? Parce qu’elle met l’action avant le CV, l’observation avant les préjugés, les preuves avant les a priori.
Elle permet de voir ce que la personne sait faire, même si elle ne sait pas encore le dire.
C’est une approche qui remet l’humain au centre — concrète, exigeante, juste.
Et j’écris ici, pour celles et ceux qui avancent, parfois seuls, dans leur rôle de manager.
Je ne sais pas encore tout ce que cela deviendra.
Mais une chose est sûre : ce blog est un point de départ.
Pour réfléchir. Pour s’inspirer.
Et peut-être… pour construire ensemble la suite.
À bientôt,
Stéphane
Et vous, jusqu’où irez-vous dans votre propre cheminement managérial ?
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